lundi 12 décembre 2011

Par ici la bonne soupe.

Encore plus malhonnête que ses collègues, un syndic sévit depuis plusieurs années dans la région bruxelloise. Il aurait détourné quelque 750.000 euros mais sans doute beaucoup plus.

Condamné par les tribunaux, il tire les ficelles, ergote et, en bon acrobate, retombe sur ses pieds après une pirouette. Inscrit au tableau des syndics de l'I.P.I. (Institut des Professionnels de l'Immobilier), traduit devant les instances disciplinaires de cet organisme, il tergiverse, noie le poisson et, après bien des péripéties et des mois et des années de procédures, il figure toujours aujourd'hui sur la liste des syndics reconnus. Il continue donc ses ravages ; en toute impunité, il propose ses services dans nombre de copropriétés qu'il s'empresse de dépouiller aussitôt.

Sa technique est élémentaire. Il ne paie pas les fournisseurs. Il transfère simplement le montant des factures sur son compte personnel. Les réclamations des fournisseurs impayés prennent le chemin du panier. Les copropriétaires ne sont au courant de rien. Les commissaires aux comptes, copropriétaires un peu benêts, confiants et incompétents comme toujours en copropriété, n'y voient que du feu. Et le temps s'écoule. Et le syndic s'enrichit.

A bout de patience et après moult lettres recommandées, les fournisseurs se sont résignés à assigner les copropriétés en paiement de leurs factures. Conformément à la loi, les copropriétés étaient représentées devant les juges par le syndic qui a fait défaut. Les copropriétés ont ainsi été condamnées à payer les fournisseurs. Ceux-ci ont signifié les jugements au syndic qui s'en contrefiche et fait le mort.

Finalement, les huissiers se sont présentés aux portes des copropriétés. Les copropriétaires sont tombés de haut en apprenant leur infortune. Des appartements ont été saisis et mis en vente publique. Des copropriétaires sont aujourd'hui ruinés.

Et pendant ce temps là, le syndic marron court toujours. Il continue son fructueux business. Il s'introduit dans de nouvelles copropriétés. Il les dévaste, les dépouille, les détrousse ; il ne laisse qu'une terre brûlée derrière lui.

Et personne ne l'arrête : ni la justice ni la police ni les autorités constituées. C'est le silence. Impuissance ou complicité ?

Incontournable et intouchable selon la loi et les juges, le syndic est omnipotent. Il exerce son beau métier d'escroc sans contrôle, en toute tranquillité, en toute impunité.

.