vendredi 30 novembre 2007

AU FEU ! AU FOU !

L'imagination des syndics est sans borne.

Pour entretenir son train de vie somptueux, le syndic d'un grand immeuble a décidé, dans la solitude de son pouvoir, de remplacer toutes les portes coupe-feu. Aussitôt dit, aussitôt fait. Près de 300 portes sont changées. Le motif déclaré par le syndic est la sécurité car ce prétexte peut impressionner les copropriétaires toujours un peu naïfs. Montant estimé : 250.000 euros. Néanmoins, prudent quant aux réactions que pourrait provoquer sa cupidité, le syndic a dû :
• ne pas respecter la législation en matière de portes coupe-feu ;
• ne pas communiquer des devis aux copropriétaires ;
• ne pas solliciter l'autorisation de l'assemblée générale ;
• ne pas installer des portes Rf ½ moins chères que les dispendieuses portes Rf 1 qu'il a choisies ;
• ne pas demander une visite des pompiers ;
• ne pas tenir compte de l'avis négatif exprimé par le bourgmestre.

Conclusion : ce syndic tond la laine sur le dos des moutons copropriétaires.

mercredi 28 novembre 2007

LA BAL DES VOYOUS.

Si le syndic est honnête, il gagnera convenablement sa vie. S'il ne l'est pas, il fera rapidement fortune. Comme la vertu est une absurdité dans le monde des affaires, le syndic est donc un margoulin. Pour maintenir son pouvoir sur la copropriété et en retirer un profit maximum, il entretient les meilleurs rapports avec son Conseil de gérance et en particulier avec son président, personnage souvent imbu, copropriétaire important, sensible à la flatterie et aux honneurs. Les membres du Conseil de gérance sont captivés et séduits par de menues interventions : plomberie, menuiserie, peinture et autres avantages, sans oublier pour les plus accommodants des gratifications en espèces, indemnités pour services rendus à la copropriété. C'est ce qui fait dire à beaucoup de copropriétaires que le syndic et le Conseil de gérance forment un couple infernal qui rançonne la copropriété, qui bâillonne, domine et subjugue l'assemblée composée de copropriétaires naïfs, timides, apeurés et ignorants, et qui vilipende, menace, calomnie et discrédite le copropriétaire indocile pour ne lui laisser que l'alternative de se taire ou d'ester en justice.

Et de leur côté, et de toute leur autorité, les juges ont martelé : ni le syndic ni le Conseil de gérance ne sont coupables des fautes commises dans la gestion. C'est l'assemblée qui, bien que détenant toutes les clés, n'exerce ni son devoir de surveillance ni son pouvoir de sanction. C'est elle, et elle seule qui est responsable.

Dès lors pourquoi se gênerait-on ? Pourquoi ne pas en profiter ? C'est le jackpot. Les jetons ruissellent et tintinnabulent dans les escarcelles. C'est le bal des voyous.

mercredi 21 novembre 2007

A.S.B.L.

La comptabilité des copropriétés, quand elle existe, est en pratique tenue en dehors des règles. Si on s'interroge sur la motivation de cette anomalie, on s'aperçoit rapidement qu'il s'agit pour le syndic de compliquer le contrôle, de brouiller les pistes, de dissimuler la réalité de la gestion. Sinon, à quoi bon se donner tant de peine alors qu'une comptabilité tenue selon les dispositions légales définies dans la loi du 17 juillet 1975 répond à toutes les questions avec simplicité et efficacité.

Il n'y a guère, les A.S.B.L. souffraient des mêmes maux : obscurité des comptes et manipulations en tous genres. Le législateur y a mis de l'ordre. Il a contraint les A.S.B.L. à tenir une comptabilité régulière et à remettre une copie de leurs comptes au greffe du tribunal de commerce. Les A.S.B.L. doivent aussi déposer une déclaration à l'impôt accompagnée du bilan, du compte de résultats et de tous autres documents permettant d'en vérifier l'exactitude.

Dès lors que beaucoup de copropriétés tiennent des comptes qui ont tout du grimoire et qu'elles gèrent des fonds importants souvent bien plus considérables que les maigres recettes de beaucoup d'A.S.B.L., pourquoi ne pas étendre aux copropriétés les obligations aujourd'hui imposées aux A.S.B.L. ?

Ce serait un pas vers l'assainissement de ce secteur économique qui est un coupe-gorge pour le copropriétaire indocile.

lundi 19 novembre 2007

"EXIGENCES DES POMPIERS".

En Belgique, les normes de sécurité incendie n'ont pas d'effet rétroactif. Elles ne sont applicables qu'aux immeubles construits après 1994.

Lorsque les pompiers sont appelés à visiter un immeuble construit avant ou après 1994, ils établissent toujours un rapport qui est un état des lieux sans force obligatoire. Cependant, éventuellement mais rarement, en considération seulement du danger réel et grave qui aurait été mis en évidence, le bourgmestre peut prendre alors un arrêté de police rendant les propositions des pompiers exécutoires.

Mais, dépourvus de tout arrêté de police, certains syndics n'hésitent pas à s'appuyer sur de prétendues "exigences des pompiers" pour effrayer les copropriétaires et leur imposer des travaux inutiles qu'ils s'empressent de monnayer à leur profit auprès des entrepreneurs.

dimanche 11 novembre 2007

INTRODUCTION.

Friche législative, espace de non droit déserté par une justice impuissante ou complice, les copropriétés sont des proies faciles pour les prédateurs de tous poils.